Tonalité réaliste
La tonalité réaliste recouvre l'ensemble large des textes qui, dans un souci de précision, d'authenticité, et de crédibilité, emploient un vocabulaire technique, un patois, un argot, ou un registre de langue qui correspond à celui qu'attendrait le lecteur du locuteur dans le monde réel. Introduite par le mouvement réaliste au XIXe siècle, elle est depuis devenue courante dans les romans.
Il ne se contente pas de montrer le réel pur, il donne uniquement l'illusion du vrai ! Le lecteur doit pouvoir s'imaginer que le récit est possible, vraisemblable.
Les personnages (caractères ; motivations ; relations)
Les lieux (domicile, lieu de travail ; distractions)
Temporalité (durée du temps ; époque ; contexte socio-historique)
Affirmations du corps (naissances, mort, maladies, relations intimes)
Tout ceci permet de s'identifier aux héros, et donc de paraître vrai.
Tonalité pathétique
L'adjectif pathétique vient du grec pathos, signifiant « passion, souffrance ». Le registre pathétique concerne tous les énoncés qui suscitent chez le lecteur une émotion violente, douloureuse, voire des larmes. Cette émotion peut être une fin en soi mais aussi avoir une fonction argumentative et amener le lecteur à réagir, face à une injustice par exemple.
Il se caractérise par une syntaxe de l'émotion (musicalité, phrases exclamatives ou interrogatives), des termes appartenant au réseau lexical de la souffrance et des sentiments violents, des hyperboles, des images fortes. Mais l'émotion que ressent le lecteur est d'abord due au récit d'événements malheureux (séparation, misère, mort) et au fait que le lecteur s'identifie au personnage qui les subit.
Tonalité comique
La tonalité comique consiste à provoquer le rire à l'aide de divers procédés : jeux de mots, quiproquos, répétitions, associations burlesques, etc. Bien que cette tonalité ne se confonde pas avec l'humour, on pourra se reporter à cet article pour une autre approche.
La tonalité comique est une tonalité vivante qui traverse tous les genres et que l'on retrouve dans l'ensemble des médias, tout particulièrement au cinéma.
La tonalité comique déforme la réalité à travers des situations qui provoquent le rire. L'ordre habituel des choses, la logique du langage, des gestes et des comportements sont mis en cause par une rupture inattendue.
Tonalité ironique [modifier]
L'ironie consiste à vouloir faire comprendre le contraire de ce que l'on dit et repose donc sur l'implicite. Il convient alors sur la réelle intention du locuteur par principalement trois figures de rhétorique : l'antithèse, l'oxymore et l'antiphrase.
Tonalité lyrique [modifier]
Associée à la lyre d'Orphée, héros et poète de la mythologie grecque, la tonalité lyrique vise à traduire dans un registre généralement élevé les émotions et les passions du locuteur (mélancolie, nostalgie, regret, douleur, mais aussi joie, bonheur, enthousiasme, etc.). On y retrouve donc les thèmes de la solitude, de la fuite du temps, de la nature, de la désillusion.
C'est un registre qui exprime les sentiments et les émotions que le locuteur ressent. Le plus souvent, ce sont des thèmes de la tristesse, de la douleur et de la passion qui sont évoqués, mais également l'amour et la fuite du temps.
Du point de vue stylistique, on note :
emploi de la première personne du singulier
apostrophes : Ô (adresses ou invocations à quelqu'un)
emploi de nombreuses figures de rhétorique
emploi d'un langage musical basé sur les assonances
ponctuation très fréquente, notamment les virgules.
Tonalité élégiaque
Tirant son nom des élégies, poèmes au ton plaintif particulièrement adapté à l'évocation d'un mort ou à l'expression de souffrances amoureuses, elle est une tonalité lyrique fortement empreinte de mélancolie.
Tonalité épique
Associée à l'épopée, la tonalité épique exalte les valeurs héroïques liées à de grandes actions comme la guerre, le sacrifice des victimes, la gloire de Dieu, etc.
Tonalité merveilleuse
Typique du conte traditionnel, elle met en scène des personnages aux grandes qualités (bravoure, ruse, etc.) confrontés à des êtres maléfiques, imaginaires ou non (une sorcière, un dragon, le vilain comte, etc.) et réussissant à écarter le danger après de multiples péripéties. Elle est marquée par des incipits proches de la rengaine et du refrain, comme « Il était une fois… » ou encore « Ils se marièrent et vécurent heureux ».On note aussi que le héros se fait aider par un élément extérieur sans lequel il n'aurait jamais réussi lors de ses péripéties.
Tonalité épidictique
La tonalité polémique est celle de l'éloge et du blâme.
Tonalité laudative
La tonalité laudative est une spécification de la tonalité épidictique, regroupant seulement les éloges : hymnes, oraisons funèbres, etc.
Tonalité héroïcomique
La tonalité héroïcomique se fonde sur l'utilisation de la tonalité épique (style noble) rapportée à un sujet trivial ou familier afin d'aboutir à un effet comique.
Tonalité tragique
Le registre tragique présente des personnages hors du commun aux destins marqués par la fatalité. Il multiplie les procédés qui suscitent l'inquiétude et la fascination.
I. L'univers tragique
1) La situation tragique : c'est une situation sans issue qui fait ressortir la crise tragique ; celle-ci repose sur :
soit l'intervention d'une force supérieure ou d'une divinité
soit sur une obligation morale
soit sous l'emprise d'une passion
2) Le héros tragique : il se caractérise en général par sa grandeur. Noble, hors du commun, il possède un caractère qui lui permet d'affronter le destin. Il a trois traits de caractères majeurs :
courage
grandeur d'âme
lucidité
II. L'univers (?) tragique
Elle manifeste l'étendue du malheur. Elle provoque la stupeur angoissée du lecteur. Trois moyens sont employés pour le signifier :
imprécation : elle souhaite la ruine, le malheur ou la malédiction. Elle peut aussi exprimer une révolte contre la cruauté des dieux, le destin cruel ou une situation injuste
supplication : sous forme d'une prière
lamentation : elle exprime une tristesse intense, des regrets très vifs.
Tonalité burlesque
À l'inverse de la tonalité héroïcomique, le burlesque consiste à traiter un sujet noble et héroïque dans un style vulgaire et trivial. Il s'accompagne d'un registre de langue familier, de caricatures et de comparaisons peu flatteuses.